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Photo du rédacteurArnaud Romieux Expert

Versailles Enchères - 08 décembre 2019

Dernière mise à jour : 8 nov. 2020

La Gazette Drouot en parle !


COMMODE De forme mouvementée en placage de bois de violette marquetée en feuilles. Elle présente un décor de rinceaux et enroulements en satiné formant un large cartouche centrale sur la façade et les panneaux latéraux. Elle ouvre à quatre tiroirs sur trois rangs sans traverse ; montants et pieds cambrés.Dessus de marbre campan rubané. Début de l’époque Louis XV, vers 1740 - 1745. H. 90 cm, L. 142 cm, P. 62 cm

Ornementations de bronzes ciselés et dorés à rocaille, ajourées et feuillagées. Porte une estampille au fer encrée, BVRB sur la traverse arrière droite et poinçon de jurande et une marque à l’encre de BVRB apocryphe sur le montant arrière droit et poinçons de jurande pour Bernard Van Risen Burgh, reçu maître vers 1730.

Restaurations anciennes au marbre, au placage.


Provenance : Collection particulière M. C., Ville d’Avray. Vente Tajan Hôtel George V, 25 juin 1996, lot 218.

Vendue € 19 750


Cette étonnante pièce constitue un repère chronologique et historique intéressant dans l’histoire du mobilier. Sa forme tripartite à quatre tiroirs sur trois rangs traduit la recherche stylistique des commodes du début de l’époque Louis XV, qui reprennent sur des galbes assagis, la disposition à trois tiroirs mais cette fois-ci sans la traverse de la commode tombeau.

Nous connaissons peu d’exemples comme celui-ci illustrant la transition du style dit « à la Régence » et celui du début de l’époque Louis XV. Deux commodes estampillées par Nicolas Berthelemi, reçu Maître en 1735, présentent trois rangs de tiroirs sans traverse, toutes deux illustrées dans «Les ébénistes français de Louis XIV à la Révolution», Paris, 1989 de Alexandre Pradère et «L’art et la manière des maîtres ébénistes français au XVIIIe siècle», Paris, 1976 de Jean de Nicolay. Une des commodes a été vendue à Paris en 1954 et l’autre à Londres en 1963.

A noter aussi la commode en placage de bois de violette à trois tiroirs sans traverse, livrée en 1745 par l’ébéniste Gaudreaux, pour la chambre de la Dauphine à Fontainebleau, conservée actuellement au Château de Versailles et des Trianons.


L’ébéniste Delorme réalisa aussi une commode en laque de chine à trois rangs de tiroirs sans traverse, vers 1750, (Vente Sotheby’s New York, 1988, lot 185). Le grand cartouche central, destiné à recevoir les bronzes se retrouvera tant en bronze qu’en marqueterie sur les modèles des grands ébénistes parisiens par la suite de l’époque Louis XV, à l’instar de BVRB, Criaerd, Delorme, RVLC...

L’innovation du style Louis XV proposera une simplification des modèles Régence comportant plutôt deux tiroirs sur deux rangs sans traverse, pratique généralisée vers 1745.

L’homogénéité de sa construction panneautée, les bâtis, les fonds, les planchers de notre commode sont en chêne, parfaitement assemblés et finis avec un soin particulier, la qualité de ses jeux de placage alternant bois de violette et satiné, associé à un marbre campan rubané provenant des carrière royale constitue un modèle rare d’un très bon maître ébéniste de l’époque.


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