François Hubert DROUAIS (Paris 1727-1775) Adjugé 61 000 €

Toile ovale (réduite sur le pourtour).

Signée et datée en partie à gauche « uais / 71 ». 46,5 x 38 cm

R.M. Exposition: Salon de 1771, n°61 (Plusieurs portraits sous le même numéro).

Bibliographie: D. Diderot, Salon IV. Héros et martyres. Salons de 1769, 1771, 1775, 1781, édition consultée Paris, 1995, cité p. 164 (plusieurs portraits sous le même numéro);

M.-F. Pidansat de Mairobert, Mémoires secrets pour servir à l'histoire de la république des lettres en France depuis MDCCLXII jusqu'à nos jours, tome XIII, Londres, 1784-1789, cité pp. 89-90; C. Gabillot, « Les trois Drouais (quatrième article)», in La Gazette des Beaux-Arts, Paris, 1906, cité p. 169 (Plusieurs autres sous le même numéro).

Élève de son père Hubert Drouais, miniaturiste et pastelliste, puis de Nonotte, de Carle van Loo, de Charles Natoire et de François Boucher, François-Hubert Drouais est agréé à l'Académie en 1754 et reçu en tant que portraitiste en 1758. Ses portraits au dessin large et vigoureux, reçoivent un succès immédiat. Qu'il représente ou non des aristocrates, Drouais met en scène ses modèles dans des costumes de jardiniers, de vendangeurs ou de simples bergers créant ainsi une familiarité. Alors qu'il exécute la commande des plaisirs et des jeux de l'enfance pour Madame du Barry au château et pavillon de Louveciennes, entre 1769 et 1772, Drouais présente au Salon de 1771 notre tableau avec son pendant « un petit garçon qui montre son cul » et deux autres portraits « Une petite fille met du rouge et des mouches à son chat » et « sa compagne joue avec son chien ». Ces derniers pourraient probablement faire partie de cet ensemble décoratif. De ces quatre portraits, que Pidansat de Mairobert considère comme « des bambochades de toutes espèces », nous connaissons le pendant de notre tableau (Toile, 54 x 46 cm) qui figure à la vente (Mes Millon et associés) du 18 juin 2010 (n°42, reproduit en couleur).

Peintre et graveur grec naturalisé français, Demetrius Galanis arrive à Paris en 1900, date à laquelle il entre dans l’atelier de Fernand Cormon à l’École des Beaux-Arts.

C’est à cette période, au début du XXe siècle, plus précisément en 1903, que notre œuvre voit le jour, à l’ombre des arbres du jardin du Luxembourg. L’homme qui y est représenté, assis dans un fauteuil en rotin, au côté de son chien, s’appelle Jean

Psichari.

Jean Psichari (1854-1929) est un écrivain, érudit et universitaire franco-grec. Il succède à Emile Legrand au poste de professeur à l’École des Langues Orientales, après avoir enseigné le grec et la littérature néo-hellénique à l’École Pratique des Hautes Études et à la Sorbonne. Selon Georgios Petreas, l’auteur de la première biographie de Demetrius Galanis publiée en 1955 : « Psichari est le premier compatriote qui ait rencontré Galanis

quand il est arrivé à Paris ».

Galanis décide donc de représenter son ami, alors âgé de 49 ans, par une belle journée d’automne au jardin du Luxembourg. Jardin qu’il arpentait probablement fréquemment puisque situé non loin de son logement du 22 rue Denfert Rochereau.

Comme à son habitude, Jean Psichari porte au revers de sa veste une fleur d’œillet. Il est assis dans un fauteuil en rotin, fauteuil que nous retrouverons, dans un tableau peint par

Galanis en 1906 intitulé : « Portrait de Fanny », Fanny qui n’est autre que l’épouse du peintre.

À plus d’un titre ce portrait semble donc apparaître comme un portrait intimiste de l’artiste. Galanis représente son ami, dans un lieu qui lui est familier en utilisant des accessoires qui lui sont personnels.

Un an après l’exécution de son dessin, Demetrius Galanis le présentera au Salon d’Automne sous le numéro 1449

Nous tenons à remercier chaleureusement M. Angelos Drakogiorgos, actuellement en préparation d’une thèse de doctorat à l’Université de Bourgogne sur l’œuvre de Demetrius Galanis, pour avoir identifié le sujet de notre pastel et nous

avoir aidé à la rédaction de cette notice.

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Vente jeudi 09 décembre 2011

Baron- Hôtel Drouot, salle 1 à 11H